La séparation, vous faites comment vous ?

Mon jeune chat, âgé de 5 ans, est atteint d'une infection incurable et va très certainement bientôt mourir. Ceci étant dit, cette nouvelle épreuve terrible et inattendue qui me touche dans mon coeur et dans mon quotidien, me rappelle à quel point la séparation et la mort m'angoissent et m'interrogent tous les jours.

Partir, quitter quelqu'un, me séparer ou encore me disputer : toutes ces actions qui impliquent un changement des états de mes relations me dérangent et viennent ressortir vitesse grand V du placard mes insécurités profondes. Ces bouleversements restent majoritairement désagréables et viennent questionner ma personnalité autant que la qualité des liens que je noue. Dotée d'une sensibilité plus qu'à fleur de peau, mon esprit reste coincé sur tellement de ces chocs plus ou moins superficiels et je divague pendant des heures et des heures.

Mais cette fois-ci c'est la mort qui est tapie dans l'ombre et regarde mes divagations, en prenant la forme de la maladie de mon chat si jeune et si gentil. Mon compagnon de vie, mon antidépresseur à poils, il a été ma stabilité pendant des années en me donnant de l'amour et de l'affection sans conditions. Cet animal dormait avec moi, se levait avant moi, me suivait à la trace et enjolivait ma vie de la plus belle manière possible : il m'a redonné de l'espoir dans l'avenir même quand je me trouvais au plus bas.

Alors cette fois c'est pour rendre hommage que j'écris, pour garder une trace de mon chat et ce qu'il représente pour moi peu importe ce qui arrive dans un futur plus ou moins proche : il fait partie de ma vie, il doit faire partie de mon blog. Cette épreuve me conforte dans le fait que je suis intégralement démunie face à ce qu'a mon chat et que c'est frustrant de ne pas pouvoir le soulager ou le guérir moi même. J'ai mal partout quand je pense à ma vie sans l'avoir auprès de moi, sans le voir ronronner et dormir sur mon plaid. J'ai mal partout quand je réalise mon incapacité à pouvoir l'aider autant qu'il m'a aidé au quotidien.

La maladie et la mort sont toujours extrêmement taboues dans nos mondes modernes où le progrès et la science tentent de les rationaliser voire poussent à les mettre de côté. Il y a de plus en plus de témoignages autour des maladies ou des accidents mais le public veut quand même assister à un happy-ending à la fin et ne pas être confronté à la mort en face. Et moi qui refuse aussi cette perspective avec obstination, j'ignore comment procéder ni comment m'y habituer, je voudrais pouvoir l'empêcher et garder mon chat pour toujours.

Alors puisque je ne pourrais pas le protéger autant que je le voudrais, j'espère que mes mots m'aideront à m'apaiser au fur et à mesure ainsi qu'à l'accompagner de mon mieux sur nos chemins respectifs. Et qu'un jour je serais mieux armée pour accepter d'enfin lâcher prise sur ces événements durs et brutaux qui font partie de la vie et qui restent malgré tout, inéluctables.

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